Alexandre le Grand ou le faux Frédéric II de Hohenstaufen dans les peintures murales du palais abbatial de San Zeno, à Vérone

Vladimir Agrigoroaei

Abstract


RÉSUMÉ : L’Auteur propose d’évaluer deux hypothèses concernant les peintures murales de la tour abbatiale de San Zeno à Vérone. F. Zuliani considérait, en suivant les anciennes études de G. Gerola, que les peintures représenteraient Frédérique ii de Hohenstaufen recevant l’hommage des peuples de la terre, assis son trône à Jérusalem en 1229. G. P. Marchi a pour autant identifié le même souverain avec le roi biblique Salomon recevant la visite de la Reine de Saba. L’A. considère à son tour que chacune des deux hypothèses est partiellement correcte : les fresques ont certainement un rapport avec l’empereur allemand – l’écu d’or portant l’aigle noir impérial, peint dans le coin Nord-ouest est un témoin avéré –, tout en étant inspirées par un thème d’origine biblique. L’analyse des groupes qui forment le cortège accompagnant le souverain montre que ce cortège est composé de Persans, Éthiopiens, Hébreux, Scythes, Chaldéens, hommes cornus, Pygmées et deux autres groupes inconnus. Ce regroupement de peuples se retrouve dans la légende d’Alexandre le Grand et la scène peut être identifiée avec le séjour de ce dernier à Babylon, tel qu’il a été raconté dans la Bible, au début du premier livre des Maccabées (1 Maccabées 1 : 1-6). L’A. croit que les peintures, faites sans doute pour Frédéric de Hohenstaufen, devraient lui rappeler que la gloire du monde était transitoire. La Roue de la Fortune, peinte sur la paroi Ouest de la même salle, soutient cette interprétation. La signification des peintures est alors celle d’indiquer à l’empereur allemand qu’il devait veiller avant tout au salut de son âme.

MOTS-CLÉS : Peintures murales - Alexandre le Grand - Maccabées - Frédéric de Hohenstaufen.

 

ABSTRACT : The Author assesses two hypotheses concerning the mural paintings of the San Zeno abbey tower in Verona. F. Zuliani followed the previous hypothesis of G. Gerola and considered that the paintings represent the German emperor Frederick ii sitting on his throne in Jerusalem in 1229, and receiving the homage of the peoples of the Earth. G. P. Marchi has nonetheless interpreted the same scene as the biblical king Solomon receiving the visit of the Queen of Sheba. The A. believes that both hypotheses are partially right: the frescoes do indeed have something in common with the German emperor, as proven by the presence of a golden coat of arms bearing the black imperial eagle in the North-Western corner of the room; but they are also inspired by a biblical storyline. While analyzing the attributes of the groups of worshippers forming the procession in the paintings, he noted that they could be identified as Persians, Ethiopians, Hebrews, Scythians, Chaldeans, horned men, Pygmies, and two other unidentifiable groups. This gathering of peoples corresponds to that presented in the legend of Alexander the Great, and the scene should be interpreted as the Macedonian’s passage through Babylon such as narrated in the Bible, at the beginning of the first Book of the Maccabees (1 Maccabees 1 : 1-6). The A. implies that the paintings were intended for Frederick ii. They were supposed to remind him that all earthly glory is short-lived. The Wheel of Fortune painted on the Western wall of the same hall supports this interpretation. The implication of the murals is clear: they hinted that the German emperor’s first preoccupation should have been that of saving his soul.

KEYWORDS: Mural paintings - Alexander the Great - Maccabees - Frederick ii Hohenstaufen


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